Coupe du monde féminine: coup dur pour les Bleues avant l’Angleterre
À trois jours d’une demi-finale annoncée féroce face à l’Angleterre, l’équipe de France féminine encaisse un double revers disciplinaire. La commission indépendante de World Rugby a confirmé la suspension de Manae Feleu, capitaine du XV de France, qui ne rejouera plus dans cette Coupe du monde. La troisième-ligne Axelle Berthoumieu voit sa peine légèrement réduite, mais reste elle aussi suspendue pour le rendez-vous à venir. Un scénario qui rebat les cartes de la préparation tricolore à un moment charnière du tournoi.
Leadership amputé et réorganisation express
La perte de la capitaine dépasse le registre symbolique. En touche, dans les zones de combat et au plaquage, Manae Feleu apportait un repère technique et émotionnel. Son absence oblige le staff à:
- Redéfinir la distribution des rôles en touche et au grattage.
- Reconfigurer la troisième-ligne pour préserver l’équilibre entre puissance, mobilité et discipline.
- Désigner une capitaine de substitution et rebaliser les canaux de communication sur le terrain.
La situation exige une réponse collective: responsabiliser les cadres, densifier l’organisation défensive et sécuriser la conquête afin de limiter les zones d’incertitude face à des Anglaises réputées pour leur maîtrise du défi frontal et du jeu d’occupation.
Berthoumieu: peine ajustée, impact réel
Si la réduction de la sanction d’Axelle Berthoumieu tempère légèrement le verdict, elle ne change pas la donne du court terme: la France devra se passer d’un profil précieux au contact. Le staff devra convoquer des solutions de banc et probablement adapter la rotation pour tenir l’intensité sur 80 minutes, notamment dans le jeu au sol où la discipline sera capitale.
Impératif: discipline et maîtrise
Ce double dossier rappelle l’ADN des matches couperets: la ligne est fine entre agressivité et indiscipline. Contre l’Angleterre, la priorité sera de protéger la zone de marque, d’éviter les pénalités évitables et de soigner l’occupation au pied. Les Bleues devront également maximiser chaque entrée en zone de marque, s’appuyer sur une défense conquérante et exploiter la vitesse des extérieurs pour déplacer la défense adverse.
Ce que cela change, concrètement
- Capitanat: passage de relais et leadership partagé pour maintenir la voix commune.
- Conquête: ajustements en touche et en mêlée pour sécuriser les lancements.
- Back-row: recomposition pour conserver un trio complémentaire et discipliné.
- Gestion de match: accent sur l’occupation, le jeu au pied pression et la tenue des rucks.
Le contexte n’annule pas les ambitions françaises, mais impose une lucidité tactique et une précision de tous les instants. Les demi-finales se gagnent souvent sur des détails: aux Bleues de transformer cet aléa en ressort collectif.
